Diane MOSCET / Coordinatrice de production

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Diane MOSCET

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Coordinatrice de production

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Coordinatrice de production pour des films d’animation, notamment le film d’animation 2D “Les hirondelles de Kaboul”.

Au cours de son métier, Diane MOSCET est amenée à travailler pour de gros studios d’animation, à l’instar de « Mikros Animation », ou encore des studios indépendants comme « Armateurs ». Son métier consiste à suivre des projets tout en portant un œil bienveillant sur ces artistes.

Un métier complexe et indispensable pour le bon fonctionnement d’un projet et des équipes qu’elle dirige.

Diane nous ouvre les portes de l’envers du décor de son métier, qui rime avec stress et joie, d’une humilité et d’une sincérité absolue !

Maëlle VABRE : En quoi consiste ton métier de coordinatrice de production ?

Diane MOSCET : Tout d’abord, il faut savoir que le métier de coordinatrice implique que nous travaillons dans de grosses sociétés. On s’occupe d’un seul département. Sinon on parle de chargee de production.

En animation, il y a la préproduction, qui consiste en la modélisation, les designs, etc. Il existe aussi  d’autres départements, comme le lighting, le compositing, etc.

Dernièrement, j’étais coordinatrice de production sur le département animation. En effet, étant donné que ce sont des films conséquents au budget important, sur lesquels travaille une équipe volumineuse, il est nécessaire d’avoir une personne qui s’occupe de la gestion de chaque département en particulier.

À titre d’exemple, sur Bob l’éponge, j’avais 70 personnes à gérer pour le département « animation ».

Quand j’étais aux “Armateurs”, qui est une boite plus petite avec des budgets moins conséquents, j’étais chargée de production, et je m’occupais de tout le projet. Il y avait une directrice de production au-dessus de moi. Je l’assistais dans le côté technique, alors qu’elle était plutôt dans l’administratif. Cette fois, j’étais auprès de l’équipe sur le terrain. J’étais chargée de vérifier que tout se passait bien pour eux, qu’ils avaient toutes les informations, etc. C’était surtout de la planification des départements, et du suivi. Tout cela ayant pour finalité de rendre des comptes au producteur, ou le client.

M.V : Ton métier consiste donc à vérifier que tout se passe bien, et à faire les plannings ?

D.M : Je m’occupe de l’organisation en amont. Je fais en sorte qu’il y ait un bon fonctionnement déjà mis en place. Par exemple, des étapes de validation, une distribution des tâches. Je dois faire en sorte de tout organiser afin que tout rentre dans l’enveloppe de jour à louer au département ou au film que la directrice ou le directeur de production me donne. Le but est de faire en sorte que tout concorde, que l’on arrive à rendre le film dans les temps, et que tout soit fait de façon agréable.

L’enjeu est de composer une équipe productive et talentueuse. Cependant, mon métier varie beaucoup selon les effectifs de la production. Si besoin, je dois assurer le recrutement en plus du reste. Mais en général, si la société est déjà conséquente, ils ont une personne attitrée qui se charge d’embaucher des éléments prometteurs.

M.V : Quelles sont les études que tu as faites pour faire ce métier ?

D.M : J’ai commencé par un BTS audiovisuel, en gestion de production, à Roubaix. Cela a duré 2 ans, et c’était assez technique. On apprend à utiliser Excel, à savoir ce qu’implique concrètement le métier mais on avait également des cours de physique et de techniqueLa formation était plus tournée vers le live, c’est-à-dire de voir comment cela se passait avec les techniciens, avec les caméras, et autres éléments techniques. Cela permettait d’avoir une vue d’ensemble et de ne pas arriver démuni au moment voulu et de dire « je viens faire les plannings ». Il fallait voir le concret en amont.

Le plus gros outil de la production, c’est Excel (ou des logiciels de gestions tel que Shotgun que j’ai personnellement appris sur le tas). Nous avons aussi la suite Office en général, c’est ce que l’on a appris en 2 ans. Ensuite, j’ai fait une année d’études cinématographiques, pour obtenir une licence audiovisuelle, ainsi que pour me créer une culture cinématographique.

Je suis ensuite allée faire une année de licence professionnelle à Paris dans une école d’animation renommée, les Gobelins. Ce fut juste une année afin d’obtenir une licence professionnelle. Comme c’était en apprentissage, cela me fut très utile pour avoir un pied dans le monde professionnel et dans l’animation. Comme j’avais fait beaucoup de lives, tels que des documentaires, des émissions de télévision. Je voulais ajouter une couleur à ma palette. Le but était de voir comment fonctionnait l’animation. Depuis, je n’en suis pas sortie..

M.V : Ton entrée dans l’animation fut un réel choix pour toi, j’imagine.

D.M : C’était premièrement par curiosité. Et cela m’a plu, beaucoup plus que le reste. J’avais notamment fait un stage sur le plateau du Grand Journal de Canal. Ensuite, je me suis rendue dans une boite de production de documentaires, puis des tournages de fictions. Je voulais voir en quoi consistait le métier de production en animation. On peut constater que c’est souvent la même chose, mais il faut des connaissances différentes.

L’animation est un projet qui dure plus longtemps, dans lequel tu construis une réelle équipe. En tournage, ça va vite, ça ne dure que quelques semaines, tandis qu’en animation, tu construis sur la longueur, sur un an, voire plus. Cela m’intéressait davantage de travailler en équipe. En animation, on a plus de vision globale que sur le tournage, où je trouve que le travail est plutôt découpé entre plusieurs personnes.

M.V : Es-tu obligée de toucher à chaque métier que tu vas diriger ?

D.M : Non, mais c’est toujours mieux de savoir de quoi on parle. Il y a 4 ans, quand j’ai dû m’occuper, pour la première fois, d’un département en animation 3D, j’avais demandé à des amis de me montrer le logiciel qu’ils utilisaient, afin de comprendre comment cela fonctionnait. On est beaucoup plus performant lorsque l’on connaît, car on peut comprendre comment tout fonctionne, et on peut mieux juger du temps de travail nécessaire à une tache. Ce n’est pas obligatoire, car on peut très bien ignorer les bases, et apprendre au fur et à mesure, mais je trouve plus intéressant de pouvoir comprendre ce que faisaient mes collaborateurs.

Par exemple, cela me frustrait d’être en réunion et de ne pas comprendre ce qu’il s’y disait. Ça a été très intéressant de faire ça en amont du métier de chargé de production.

M.V : Sur quels critères te bases-tu pour commencer un projet ? Qu’est-ce qui te motive ? J’ai vu que tu avais travaillé sur Bob l’éponge.

D.M : Bob l’éponge s’est révélé une exception. En effet, lors mon arrivée à Montréal, Mikros me connaissait, alors ils m’ont proposé un travail. Mais initialement, Bob l’éponge ne me passionnait pas,c’était juste utile pour l’expérience, car je travaillais dans un gros studio avec des clients américains. De plus, je bossais quotidiennement en anglais. Mais c’était également l’opportunité de gérer une grosse équipe, sur un film à gros budget. Encore une fois, j’essaie de balayer toutes les sortes de projets.

J’avais commencé par de la série 2D, puis je suis allé dans de la 3D. J’ai aussi fait des publicités. Je cherche vraiment à m’investir dans des projets diversifiés, même si je pense que je vais dorénavant me concentrer sur ce que j’aime : c’est-à-dire des petits films indépendants en animation 2D, comme les Hirondelles de Kaboul. Ce projet était un coup de cœur, et j’aimerais renouveler des expériences similaires, plutôt que de grosses productions.

M.V : Quel est le meilleur investissement que tu aies fait ? Cela peut être en temps, argent, énergie ou matériel.

D.M : Quand j’ai commencé à apprendre la 3D avec pour but de travailler sur des films, c’était avec mon meilleur ami, qui lui est modeleur. Je passais donc mes dimanches après-midi avec lui, et il me donnait des cours de 3D. On modélisait des tables, des chaises, etc. Cela m’a été très utile, et c’est quelque chose que je recommanderais à tous les chargés de production ou les coordinateurs. En effet, il est important de mettre la main dans les logiciels, pour comprendre comment cela se passe, et ne pas être perdu lorsque l’on parle technique. Ensuite, j’ai aussi demandé à un ami animateur de me montrer comment on animait en 3D, et ce fut une expérience très intéressante.

M.V : Qu’aimerais-tu voir de nouveau dans ton métier ? Dernièrement j’ai interviewé Léa Finucci, qui est lighting artist, et qui a également travaillé sur Bob l’éponge. Quand je lui avais posé cette question, elle me disait que ce serait intéressant de voir davantage de films moins centrés sur des enfants.

D.M : Oui, c’est ce que j’allais dire. J’aimerais que l’on fasse plus d’animation pour adulte. Il y a déjà des séries qui existent, mais j’aimerais vraiment m’engager là-dedans, c’est-à-dire de faire des films d’animation, pas simplement des dessins animés destinés aux enfants.

J’aimerais voir des films avec de vrais propos, qui peuvent être tristes, ou plus explicites sur la violence. Ce n’est pas parce que c’est de l’animation, que c’est forcément pour les enfants. À titre d’exemple, j’avais été très déçue par “Le Magasin des suicides” en pensant que c’était un film pour adulte, alors qu’ils l’ont édulcoré pour que tout le monde puisse le voir. Ça n’avait même plus la valeur du livre, c’était dommage.

M.V : Quel est ton échec favori ?

D.M : C’est difficile à dire. J’avais travaillé avec Voutch, l’auteur graphique. Le producteur avec qui je travaillais a voulu nous lancer dessus, car il adorait ses illustrations, et il voulait que l’on en fasse une série 2D. Avec 2 amis réalisateurs, nous nous sommes lancés dans le projet, et à tout faire du début à la fin.

Nous avons enregistré les sons et fait le montage. Ensuite, on l’a montré à l’auteur, qui est venu spécialement pour l’occasion. Il faut savoir que c’est quelqu’un de très sceptique et qu’il n’avait pas forcément envie qu’on adapte son oeuvre, donc nous n’étions pas forcément sereins à l’idée de son arrivée.

Quand il est venu le voir, il a adoré. Après, nous n’avons pas eu le temps de trouver un distributeur, de trouver le format qui pouvait aller à la télévision. Nous avons mis presque un an à pouvoir redévelopper le projet. Finalement, en cours de route, l’auteur ne voulait plus qu’on utilise son œuvre pour en faire une série. Donc nous n’avions plus le droit de développer la série, et tout est tombé à l’eau. Alors que nous allions partir en production avec Arte, et que l’équipe était construite. De plus, nous sortions tous de l’école, notre équipe s’accordait particulièrement, et tout s’est arrêté. C’était assez triste.

M.V : Tu changes de boite chaque année ? Actuellement, tu es chez Mikros Animation, comptes-tu rester longtemps chez eux ?

D.M : Personnellement, j’aime bien la diversité. En France, le fait d’être intermittent est un avantage, car on peut changer de société assez souvent. J’ai quand même fait 2 ans à “Cube”, mais j’aime bien faire un projet, puis partir et rejoindre une autre boite, afin de vraiment changer d’univers. Après, rien n’empêche de revenir plus tard dans celle que tu as quittée.

J’ai juste envie de ne pas tomber dans une routine artistique, de faire de nouvelles connaissances, de voir de nouvelles façons de procéder. Je trouve que lorsque nous sommes en production, dans une boite, on apprend une seule manière de faire, alors que notre métier peut se concevoir de plein de façons différentes. C’est donc intéressant de voir à plusieurs endroits comment cela se passe, afin de découvrir plusieurs empreintes de conception

M.V : Comment as-tu fait pour développer ton réseau dans ce milieu ?

D.M : Déjà Les Gobelins, ça a beaucoup aidé. C’est une école qui te présente beaucoup de personnes du milieu. Après, il y a des amis de ma promotion qui ont joué. J’avais travaillé sur leur film, pour lequel je les avais aidés en production pendant qu’eux faisaient leur film de fin d’études. Je suis restée très proche de l’équipe. Donc, une fois que j’ai été embauchée à “Cube”, j’en ai fait venir certains. C’est comme cela que commence le réseau, et puis tu travailles dans une société, avec des personnes que tu aimes bien et que tu retiens. De plus, j’avais tendance à beaucoup sortir à Paris, ce qui aide pour sympathiser avec les gens. 

On est beaucoup dans l’échange avec les différents employés. Il peut y avoir des profils assez difficiles à gérer. Il y a des gens avec qui je ne travaillerais plus, mais ils représentent un faible pourcentage par rapport à tous ceux que je conseille, à chaque fois que je mets les pieds quelque part.

M.V : Qu’aimerais-tu voir de nouveau dans ton métier sur le côté humain ?

D.M : Je ne pense pas que ce soit nouveau, mais je trouve que lorsque nous sommes en production, nous avons tendance à perdre de vue l’humain, car nous sommes constamment sous pression, que ce soit par rapport aux échéances, au budget ou aux clients parfois exigeants. Je fais en sorte de toujours être présente pour les gens. J’ai souvent vu des gens en production avec lesquels tu as l’impression qu’ils ne travaillent qu’avec des robots.

M.V : Quel est le conseil que tu donnerais à une personne qui est sur le point de rentrer dans le milieu ?

D.M : Il faut beaucoup de patience. Dans mon cas, cela a été très difficile les premières années, car j’étais très excitée à l’idée de tout faire vite, et d’un coup. Alors que cela ne se passe pas comme ça, il faut prendre le temps, et se dire que rien n’est grave, ce n’est que du dessin. Si cela ne sort pas dans les temps, ce n’est pas la fin du monde. La pression a tendance à nous emporter, on oublie en conséquence que l’on ne fait que du dessin. Nous n’avons pas la vie d’humains entre nos mains.

Je conseillerais donc plutôt la patience, de prendre du recul et de se dire que ce n’est que du dessin animé après tout.

M.V : Comment gères-tu la pression de tes supérieurs ?

D.M : Quand nous sommes en production, nous avons la pression de deux côtés. Celle qui vient d’au-dessus, des producteurs ou des clients, et celle de l’équipe, car on doit faire en sorte que tout se passe bien pour eux. Dans le cas contraire, cela peut nous retomber dessus. En chargé de production, nous sommes vraiment un agent double, on est du côté de la production, mais aussi du côté des graphistes.

Par exemple, quand des problèmes arrivent, nous nous rendons en première ligne, afin de rencontrer le producteur et lui dire que les graphistes ne sont pas contents, qu’il faudrait changer ça, etc. Et c’est pareil dans l’autre sens. Quand le producteur vient te taper sur les doigts, c’est à toi de trouver les mots afin d’aller voir ton équipe pour faire « passer la pilule ».

J’essaie de faire passer le message tout en restant calme. Je pense que je commence un peu à acquérir cette sagesse, à prendre les choses moins personnellement, et cela aide beaucoup à calmer la pression, de se dire que nous ne sommes qu’un maillon dans la chaîne, et que ce n’est pas en se mettant la pression tout seul que cela va changer quoi que ce soit. La plupart du temps, je reste très diplomate, assez distante. Ceci dit, lorsque je suis stressée, les gens le voient, car je souris moins, mais on ne m’a jamais rapporté que mon attitude était source d’anxiété pour mes collaborateurs.

Il s’agit juste de prendre davantage de recul, de se dire qu’on n’en peut pas tout changer tout seul, c’est un travail d’équipe.

 

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