Juliette HEINTZ / Monteuse son

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Juliette HEINTZ

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Monteuse son

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Naïvement nous pourrions penser que le métier de monteur(se) son consiste juste à faire : un copier coller au montage des sons enregistrés par l’ingenieur du son sur le tournage.  Mais c’est bien plus technique.

Grâce à Juliette HEINTZ j’ai découvert une branche méconnue du grand public : le montage son. 

« Il faut arriver à lire un film, à lire un montage, et à trouver le rythme du film. »

Juliette a travaillé sur des films d’auteurs et des films internationaux, notament sur “Tom à la ferme” de Xavier DOLAN ou encore “Pris de court” avec Virginie Efira.

Un métier qui ne s’apprend pas dans les écoles de cinéma, mais sur le tas ! 

Venez découvrir un métier de l’ombre, important dans le cinéma car “ Un montage son peut changer la vision que l’on a d’un film”.

Maëlle VABRE : En quoi consiste votre métier de monteuse son ?

Juliette HEINTZ : Le montage son est la création d’un espace son des séquences, des plans. Création de l’espace sonore d’un film. C’est l’équivalent de l’étalonnage, mais pour le son. : ça c’est le mixage.

M.V : Sur quels types de projets travaillez-vous en tant que monteuse son ?

J.H : J’ai travaillé sur des courts-métrage, long-métrage, documentaire, cinéma. J’ai également fait des documentaires de télévision.

M.V : Qu’avez-vous fait comme études ?

J.H : J’ai fait un BTS audio-visuel, en option son. Cela dure 2 ans après le bac.

M.V : Cela fait combien de temps que vous faites ce métier ?

J.H : J’ai commencé en 2010, donc 9 ans.

M.V : Qu’avez-vous fait après vos études ?

J.H : J’ai travaillé tout de suite. Le montage son ne s’apprend pas à l’école. Même à La fémis, ils n’en font pas beaucoup. Donc j’ai fait des stages dans le cinéma pendant mes études. Ensuite, ils m’ont rappelé, c’est comme ça que j’ai commencé à travailler.

M.V : Comment avez-vous fait pour développer votre réseau dans ce milieu ?

J.H : Ce sont principalement des monteurs son qui m’ont proposé de travailler avec eux. Il suffit d’être sur place. Il y a des lieux post-production, et souvent, lorsqu’on va dans un endroit, on rencontre d’autres personnes, on leur parle, puis ils nous rappellent. Donc il vaut mieux être dans ces lieux de post-production.

M.V : Quel est le meilleur investissement que vous ayez fait dans votre métier ? Cela peut être en temps, argent, ou énergie.

J.H : Nous, on travaille avec des banques de son, et ceci est un énorme travail d’archives. On récupère des sons, puis il faut les archiver, pour pouvoir les retrouver, etc. Mais c’est plus un investissement qui est quotidien, qui nous sert tout le temps. Je pense que c’est ça. Etant donné que les machines ne sont pas à nous, on travaille dans des endroits où il y a des salles insonorisées, donc je passe beaucoup de temps là-dedans.

M.V : Êtes-vous présente lors des tournages ?

J.H : Non. Cela dépend si l’équipe se connaît. Si c’est le cas, on peut passer au tournage pour parler avec l’ingénieur du son, voire pour récupérer son travail après, mais c’est très rare. Après moi, j’ai fait du tournage, j’ai fait perchman pendant 3 ans, mais ce n’était pas lié à mon travail. 

Des fois, certains monteurs son vont le faire pendant le tournage, mais il faut être prévenu avant le tournage. C’est très rare.

M.V : Êtes-vous indépendante ? Ou êtes-vous affiliée à une boîte de production ?

J.H : En général, les monteurs son sont indépendants et ne sont pas associés à des boîtes. Moi je suis indépendante, mais associé à une boite qui s’appelle « Poly-son », qui est une boite de post-production, de location de matériel, de salle, etc. Mais ça ne m’apporte pas vraiment de travail.

M.V : Quelles sont les principales qualités à avoir pour être monteur son ?

J.H : On travaille avec des metteurs en scène, donc il faut être à l’écoute de leurs demandes, afin de les traduire en son.

Une des principales qualités est de savoir lire un montage image. Parce que le montage son est très lié au montage image, c’est même plus du montage que du son. Il faut arriver à lire un film, à lire un montage, et à trouver le rythme du film.

M.V : Quels sont les films ou les rencontres qui ont influencés votre envie de devenir monteuse son ?

J.H : Il y a la personne qui m’a formée, qui s’appelle Olivier Goinard. Il fait partie des gens qui m’ont beaucoup impressionné et qui m’ont fait aimer ce métier. J’y suis arrivé un peu par hasard, j’ai commencé à travaillé à 18 ans, eu mon bac à 17. Donc ce sont des gens qui m’ont formé.

J’ai fait pas mal d’assistanat avec eux, sur des supers projets, sur des films comme ceux de Xavier Dolan, qui sont des réalisateurs très intéressants, et qui ont une très belle façon de faire du montage son.

M.V : Y a t-il beaucoup de personnes dans le milieu du montage son ?

J.H : C’est quasiment qu’a Paris, et il n’y a pas énormément de gens qui font ça. C’est très sectorisé, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui font ça dans le cinéma, d’autres dans la télé. Et ceux qui le font dans le cinéma, certains sont dans la comédie, films d’auteurs… Nous sommes peut-être 300 personnes…

M.V : Chacun choisit sa catégorie de film ?

J.H : C’est plutôt les catégories qui choisissent les gens. C’est dans le sens où, quand on commence à faire des grosses comédies, on n’est rappelé que pour ça. Car les réseaux se font comme ça. 

J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui travaillaient sur des films d’auteurs et des films internationaux. Donc j’ai continué là-dedans, en faisant beaucoup de films internationaux. Ça me plaisait aussi, mais je me suis orienté là-dedans en rencontrant des personnes.

M.V : J’ai vu que vous avez travaillé sur « Le chant du loup ». Combien de temps faut-il pour faire un montage son sur ce genre de film ?

J.H : Moi sur « Le chant des loups », je n’ai travaillé qu’une semaine, car il me manquait des sons, alors je les ai refaits ! Et c’est quelque chose qui s’est fait aux Etat unis. Et puis, cela dépend des équipes techniques. En France, pour une équipe classique, c’est-à-dire où il n a pas grand-chose à faire, il faut à peu près 2 mois quand on est tout seul, entre 8 et 12 semaines. Ensuite, pour les gros films, il y a plusieurs personnes. Même en France, il y a peu de gros films d’action. Mais sur les grosses comédies, il faut 3 à 4 mois.

Pour les gros films d’action, je pense qu’il y a plus de gens, 3, 4, 5, 6 personnes. Aux Etat unis, ils ne fonctionnent pas du tout comme nous. Il y a une personne qui s’occupe de gérer la post production sonore, et il y a 15 assistants qui font des sons à la chaîne. Certains font les sons de porte, d’autres les sons de voiture, etc…

Ce sont des choses qu’on ne fait pas en France, car nous sommes supposés pouvoir tout faire, alors qu’aux Etat unis, ils sont très spécialisés.

M.V : Vous avez appris sur le tas ?

J.H : Oui, il n’y a pas d’école spécialisée en montage son. En général, dans les écoles, ils apprennent la prise de son et le mixage, et le montage son est entre les deux. C’est un métier compliqué, car c’est un entre deux entre l’image et le mixage. Le mixage récupère notre travail afin de mettre tout en mieux.

C’est l’équivalent de l’étalonnage, mais pour le son. Donc les gens en post-production ne comprennent pas, ils savent que l’on rajoute des sons, mais ils ne comprennent pas l’importance que cela peut avoir. Ça a beaucoup d’importance puisque cela sert à analyser et amplifier le travail du montage, et préparer la suite.

Un montage son peut changer la vision que l’on a d’un film.

M.V : Quel est le meilleur souvenir que vous avez sur un film en tant que monteuse son ?

J.H : Je pense que travailler sur des films de Jia Zhangke ( cinéaste chinois ), ne sont pas des expériences faciles, car on travaillait de nuit et on travaillait beaucoup d’heures par jour… Mais se retrouver avec un film comme « Au-delà des montages », travailler sur des films avec une grande qualité dans l’image et dans la narration, accentue l’importance du travail du son.

On a accès à des choses dont on n’a pas accès tous les jours. Par le fait aussi que là, ça se passe en Chine, dans pleins de parties différentes de la Chine, alors on entend les variations dans la langue chinoise. C’est fou d’être plongé pendant 2 mois dans une langue qu’on ne connaît pas, mais où à la fin, on arrive à saisir des mots, des rythmes.

M.V : C’est vous-même qui démarchez les distributeurs, ou ce sont eux ? Vous travaillez seulement en France ou aussi à l’étranger ?

J.H : Non qu’en France. La France est assez connue pour le travail du son. Je pense aux petits pays : Cambodge, Vietnam, qui n’ont pas de studios, pas de structures, donc ils n’ont personne qui sait vraiment faire du son. Ils ont des preneurs de son, mais pas de monteur son.

Ce sont les productions qui appellent les gens en France pour faire des films. Il y a également des items de financements internationaux, ils ont des aides à la production internationale, qui font qu’ils récupèrent des post production de film, que ce soit l’étalonnage, du mixage ou du montage son, et puis ils ont des réductions d’impôts...

Mais on voit rarement nos employeurs. Les distributeurs eux, n’interviennent que quand le film est fini, et ils ne sont en lien qu’avec les producteurs.

M.V : Donc vous ne voyez jamais les personnes qui travaillent sur le film ?

J.H : Nous, nous sommes en lien avec la production, mais ils viennent rarement vous voir, car ça ne les intéressent pas. Mais eux, ce sont nos employeurs directs. En tant que monteur son, on est en lien avec les monteurs images, car on intervient juste après eux, avec les mixeurs, et avec les bruiteurs, qui vont refaire tous les sons des actions des comédiens. Et des fois, nous sommes en lien avec les gens des effets spéciaux. Quand il y en a, on a besoin de le savoir pour faire des sons sur ça.

M.V : Qu’aimeriez-vous voir de nouveau dans votre métier ?

J.H : Pour tous vous dire, j’ai arrêté ce métier depuis 2 mois, car cela devenait trop dur.

C’est un métier dans la construction de ce qu’on fait. Ce n’est pas un métier qui requiert beaucoup de technologie. Par rapport à ce qu’on fait aujourd’hui avec l’image, que ce soient les drones, la qualité d’image, la résolution sonore n’a pas changé depuis 40 ans. C’est-à-dire que les systèmes d’enregistrement d’échantillonnage et de diffusion sont un système mécanique. Et ce système mécanique n’en changera pas.

Mais je ne pense pas que cela évoluera dans les salles de cinéma.

M.V : Et sur le côté humain ?

J.H : Je pense qu’il y a tout à changer. J’ai de très belles expériences, c’est un métier que j’aime profondément, mais les conditions de travail commencent à être très dures dans le cinéma, car il y a de moins en moins de considération, et il y a beaucoup de délocalisation. Après, c’est compliqué, ce sont des métiers qui sont très solitaires.

Par exemple, pour des diffusions de conditions de travail auprès des employeurs, c’est le bazar.

M.V : Avez-vous un échec favori ?

J.H : Le fait d’avoir fait de la perche en tournage, ce n’était pas pour moi, car j’ai des problèmes de visions, mais c’était très utile pour le montage son.

M.V : Quel est le conseil que vous donneriez à un futur monteur(se) son qui s’apprête à rentrer dans le métier ?

J.H : De faire attention aux gens, de ne pas se laisser faire. Et de s’amuser, car je pense que c’est important d’être curieux et de s’amuser dans ce qu’on fait, et spécifiquement dans le montage son aussi.

Il faut essayer des choses, ne pas voir peur.

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