Laura POULVET / Décoratrice

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Laura POULVET

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Décoratrice

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Naïvement nous pourrions penser que le métier de la décoration au cinéma consiste seulement à acheter des éléments puis les placer le jour du tournage. Mais c’est bien plus complexe !

Qui achète, qui choisit ? Que devient le matériel après un tournage ? Quels sont les impacts de ce métier sur l’environnement ?  

Découvrons ensemble Laura Poulvet : décoratrice cinéma depuis 10 ans, à qui l’ont doit la participation aux créations des décors sur le film « La Mort de Louis XIV » d’Albert Serra.

Des réponses dotées d’une grande sagesse et de passion.

Venez découvrir l’interview d’une femme engagée et passionnée par son métier.

Maëlle : Laura tu es décoratrice. Quelle est la définition de ton métier ?

Laura : Pour moi, une décoratrice livre un univers pour un scénario précis. Cet univers peut être composé de plusieurs décors, il faut donc veiller à ce qu’ils soient cohérents entre eux.

Le métier consiste aussi à s’assurer que chaque décor soit praticable par ses collègues notamment les caméramen. Tout le monde doit pouvoir travailler dans de bonnes conditions et circuler aisément sur le plateau donc il faut aussi prévoir des ouvertures pour qu’on ne se marche pas sur les pieds.

Maëlle : À quel moment te contacte-t-on sur un projet ?

Laura : Cela dépend mais le plus souvent on me contacte bien avant la préparation du film. La préparation du film c’est tout le temps qui s’écoule entre l’idée et la livraison du décor.

Nous avons des réunions d’équipe qui nous permettent de connaître la ligne artistique du film. Ainsi, nous pouvons commencer à proposer des choses en accord avec le chef opérateur et toute l’équipe.

Maëlle : Sur quels types de projets travailles-tu ?

Laura : Je travaille sur pas mal de films d’époque qui se déroulent au XVIIe siècle. Parallèlement à cela, je peux aussi travailler sur complètement autre chose comme la publicité pour des grandes marques de luxe ou de cosmétiques. On voyage à travers les régions françaises ou même à l’étranger.

Pour tout ce qui est publicité institutionnelle, les tournages se passent essentiellement en studio en région parisienne.

Maëlle : Comment devient-on décoratrice de cinéma ?

Laura : Soit on fait une école d’arts appliqués et de scénographie puis on bifurque vers le cinéma au cours de sa vie professionnelle, soit on commence par des études en école de cinéma puis on se spécialise dans la scénographie par la suite.

Pour ma part, j’ai fait mes études à l’école Boulle qui très réputée pour l’ébénisterie. J’ai fait 3 ans d’études à l’issue desquels j’ai obtenu une licence en scénographie événementielle. Ensuite, pour compléter mes connaissances dans la partie technique du cinéma, j’ai suivi une formation de chef décorateur pendant deux semaines avec l’Afdas.

Maëlle : Tu me disais aussi que tu travaillais sur beaucoup de films d’époque. Est-ce un choix ?

Laura : Ce n’est pas forcément un choix puisqu’à chaque fois on venait vers moi pour me proposer des projets. Cela dit, j’étais très contente qu’on me les propose.

Ce que j’apprécie beaucoup dans mon métier, c’est faire des recherches documentaires. Je suis un petit peu un rat de bibliothèque même si j’adore le terrain. Je regarde aussi des films pour voir ce qui a déjà été fait, voir ce dont on peut s’inspirer et ce qu’on peut apporter de nouveau. C’est merveilleux.

Pour le film La Mort de Louis XIV d’Albert Serra, je suis allée à la bibliothèque de la Faculté de Médecine à Paris. Grâce à cet alibi de recherches pour ce film, j’ai pu accéder au document original de l’autopsie du roi Louis XIV. Il n’y a que par ce biais-là qu’on peut avoir ce genre d’opportunités. Je n’aurais pas pu faire cela si je n’avais pas eu cette mission pour ce film-là.

Je suis vraiment très redevable envers le métier pour tout ce qu’il m’apporte en expériences extraordinaires.

Maëlle : Lorsque qu’on te contacte pour faire la décoration d’un film, comment cela se passe-t-il ?

Laura : Tout d’abord, on m’envoie le scénario. Je le lis toujours une première fois en me mettant dans la peau d’un spectateur donc sans tenir compte de mon métier. Ainsi, je m’assure d’abord que le projet me plaît en tant que spectatrice. En général, je choisis un projet s’il me transporte, si je suis émue en lisant un dialogue, si c’est un scénario qui me parle et qui me touche.

Ensuite, je relis le scénario cette fois-ci en me mettant dans la peau de mon équipe. A ce moment-là, j’évalue le degré de faisabilité en fonction du budget qu’on me donne et ce que veut le réalisateur. Généralement, deux cas de figure se présentent.

Dans le premier cas de figure, le scénario est beaucoup trop ambitieux et trop coûteux par rapport aux moyens financiers prévus. Ici, on sent que cela va générer, non pas des problèmes, mais beaucoup de négociations et d’arbitrage entre le producteur et le metteur en scène.

Dans deuxième cas de figure, le contenu du projet et l’argent alloué pour sa réalisation sont cohérents. Si je suis séduite par l’histoire du scénario en tant que spectatrice et qu’un vrai dialogue s’est instauré entre le metteur en scène et le producteur sans que j’aie eu besoin d’intervenir, alors tous les éléments sont réunis pour que je puisse faire du bon travail.

Maëlle : Une fois que tu as lu le scénario et qu’il t’a séduite, que fais-tu ?

Laura : On crée un document pour la décoration et les accessoires qui s’appelle le dépouillement. Il s’agit de la liste de toutes les choses qu’il faut fournir pour faire le décor et pour que le film fonctionne. Cette étape, qui fait suite à la lecture du scénario, est incontournable.

Cela permet de voir où on en est, de noter ce qu’on a déjà et de déterminer ce qu’on va louer, acheter et fabriquer. Cela permet au premier assistant de chiffrer les éléments de décoration afin que l’équipe puisse envoyer un premier devis.

Maëlle : Si je comprends bien, vous lisez le scénario et vous notez tous les éléments dont vous aurez besoin pour chaque séquence.

Laura : Oui, c’est cela.

Maëlle : Combien de temps faut-il pour faire tout cela ? Pour un film d’une heure et demie par exemple, quelle charge de travail cela représente-il ?

Laura : Cela peut représenter entre 1 jour et une semaine de travail. Lorsque je travaille sur des films d’époque, on communiquait en anglais en espagnol et en français car notre équipe était polyglotte.

J’ai fait un dépouillement sous forme d’un tableau Excel en trois langues avec du jargon d’époque tels que « palette à saignée » ou « tastevin ». Il fallait traduire du vieux français en trois langues.

Maëlle : Combien êtes-vous dans l’équipe décoration à peu près ?

Laura : C’est une très bonne question. En réalité, l’effectif d’une équipe de décoration varie beaucoup. Je dirais qu’il est exponentiel. J’ai déjà travaillé toute seule sur des courts-métrages et je m’occupais de tout de A à Z.

L’équipe peut être composée de 3 à 4 personnes voire 10 personnes pour certains films qui peuvent se le permettre. Concernant les films à très gros budget, les équipes comptent 100 voire 200 personnes.

La structure de base d’une équipe décoration inclut un chef décoration et son premier assistant. Selon l’importance du film, on peut avoir un à trois assistants sous lesquels se développe toute une arborescence. En plus de cela, il y a les chefs de poste par discipline comme la peinture et la construction qui sont d’ailleurs deux domaines qu’on associe souvent.

Sous le chef peintre et sous le chef constructeur, on peut avoir 2,5,13 ou 24 personnes selon l’ampleur du film. C’est pour cela que je dis que la variabilité de l’effectif de l’équipe décoration est exponentielle.

Maëlle : Tu as travaillé sur des films d’époque et sur des films récents. Quelle est la différence de travail que tu as pu remarquer ? J’imagine que les films d’époques représentent une énorme charge de travail comme tu l’as dit tout à l’heure. Qu’en est-il des films un peu plus modernes et contemporains ?

Laura : On ne peut pas tellement différencier cela mais c’est vrai que pour les films contemporains on se tourne moins vers les loueurs. Il y a moins de suivi de location donc les bons de sortie et d’entrée ainsi que la logistique ne sont pas à prendre en compte.

On se tournera plutôt vers l’achat mais encore une fois, cela dépend du budget. Si on a un petit budget, il faut sillonner les routes de France et de Navarre, aller voir les brocantes, les boutiques Emmaüs ou même les grands magasins si l’univers du film s’apparente au luxe.

La charge de travail sur les films contemporains se porte plus sur la revente de tous ces objets. Une fois que le film est terminé et que tout le monde rentre chez soi, on se retrouve avec tout un tas de matériel qu’on a acheté avec l’argent de la production.

On se tourne alors vers la production pour lui demander si elle a un local pour tout stocker puisque ce sont des biens qui lui appartiennent. Cela arrive que la production ait un local, mais ce n’est pas souvent le cas. De ce fait, s’il n’y a pas de local, on va s’occuper de la revente du matériel pour récupérer un maximum d’argent et le reverser à la production.

C’est un travail qui n’est pas forcément rémunéré et qui n’a pas non plus été prévu dans le temps travail en amont. Néanmoins, je parle de ma propre expérience, il est possible que ce genre de détails soit prévu dès le départ pour les films qui ont une grosse production.

Je dis juste que cette phase qui vient après le rendu du film est souvent oubliée dans les plannings.

Maëlle : Ton travail c’est de revendre le matériel si la boîte de production n’a pas de quoi stocker en réalité.

Laura : Oui. On peut aussi faire un mail global à toute l’équipe et on propose de la revente en interne. Il y a des preneurs son, des acteurs et même des coproducteurs ou autres qui peuvent être intéressés par le matériel. Evidemment, l’argent de la revente est reversé à la production puisque c’est elle qui a financé ces objets. Il y a toute une dimension financière qui concerne notre métier.

Par exemple, pour terminer sur cette question d’argent, je me rends compte que parfois l’argent sert non pas à acheter un objet plus beau ou plus recherché, mais à l’obtenir plus rapidement. J’ai déjà passé plusieurs jours à parcourir toute l’Ile-de-France pour trouver un objet à 10€ alors que si je l’avais acheté à 20€, je n’aurais pas perdu autant de temps.

C’est dans ces moments-là que nous, en tant que décorateurs, devons justifier les prix de certains objets auprès de la production pour permettre au film d’être prêt dans les temps. Cela est valable pour le chef décoration comme pour le deuxième assistant ou l’ensemblier, qu’importe le poste.

Maëlle : J’ai une question qui m’est venue à l’esprit. Est-il déjà arrivé qu’un plan ne puisse pas être tourné parce qu’il n’y avait pas le matériel de décoration nécessaire ?

Laura : Je touche du bois mais cela ne m’est jamais arrivé. Les fois où je n’ai pas pu fournir quelque chose, j’ai toujours proposé une alternative.

Les choses ne se déroulent pas forcément selon l’idée de départ du réalisateur ou de la réalisatrice mais on a trouvé quelque chose qui fait quand même l’affaire. On ne les laisse jamais sans rien, c’est presque interdit dans le métier.

Maëlle : J’imagine que c’est un travail de collaboration avec les autres secteurs. Avec quel secteur travailles-tu principalement ? Je suppose que cela dépend des projets.

Laura : Oui, cela dépend des projets. Toutefois, je peux dire que le secteur principal avec lequel je travaille restera toujours la lumière. Il y a une forte interdépendance entre la manière d’agencer l’espace et le placement de la caméra.

Lorsqu’on fait les plans, qu’on choisit la taille des meubles et qu’on s’occupe de l’agencement de l’espace, il est très important de voir immédiatement ce que le chef opérateur compte faire. Il faut savoir où il souhaite placer les projecteurs et les acteurs pour qu’on ne soit pas une barrière à leurs mouvements.

En effet, on peut très vite se retrouver dans une situation délicate où on coince totalement l’équipe des cameramen car ils n’ont pas d’espace ni pour circuler, ni pour faire des mouvements de panneautage et autres. C’est très important que les équipes décoration et lumière se consultent le plus tôt possible.

Maëlle : Quelles sont les contraintes que tu as rencontrées sur un projet ?

Laura : Ce sont souvent des contraintes de raccord. Un jour, il fallait créer une table portugaise pour une scène d’un repas de famille dans un jardin à la bonne franquette. La table était filmée d’un point de vue extérieur donc la caméra était à quelques mètres de la table.

Puis, pour le plan suivant, il fallait que la caméra soit au centre de la table et qu’elle filme en même temps les objets qui étaient posés dessus. J’ai dû faire fabriquer une table qui s’ouvrait en son centre sans qu’on voie la jonction pour faire en sorte que la caméra capte absolument tout lorsqu’elle tournait. C’est difficile à expliquer à l’oral, cela serait plus facile si je pouvais le dessiner.

Cela nécessitait un travail de conception et de triche aussi puisqu’on déplaçait les objets de leur place initiale afin qu’ils soient captés par la caméra. Le plus dur, c’est d’arriver à faire en sorte que l’ensemble soit vécu comme quelque chose d’uni et de cohérent par le spectateur alors que, bien souvent, on change totalement de configuration en fonction du placement de la caméra.

Maëlle : Je ne t’ai pas posé la question au début mais cela fait combien de temps que tu es décoratrice ?

Laura : Cela fait plus de 10 ans que je suis décoratrice en intermittence. Il s’agit donc de 10 années en pointillé.

Maëlle : De ce fait, tu as une grosse expérience. Si je débute dans la décoration, quelle serait l’erreur que je pourrais faire et qu’un professionnel ne ferait pas ?

Laura : À la décoration on passe notre temps à résoudre des problèmes auxquels on n’a jamais été confronté. Que l’on ait un an ou dix d’expérience, c’est la même chose. La différence serait peut-être qu’on résout les problèmes plus rapidement grâce à l’expérience.

On a déjà essayé une certaine solution auparavant et on se rappelle qu’elle n’avait pas marché donc on essaie autre chose. Je reviens sur les deux types de profils dont j’ai parlé plus tôt. Soit la personne vient d’une école d’arts appliqués et s’est adaptée au milieu, soit elle a fait une école de cinéma et s’est adaptée au côté artistique. Je vois clairement qu’un débutant qui a fait une école de cinéma visualise moins bien une idée dans l’espace.

Je ne veux pas généraliser mais souvent, il a un coup de crayon moins bon que quelqu’un qui sort d’une école d’art. Pour ma part, j’ai débuté ma carrière avec des projets bénévoles et je dois avouer que je ne comprenais absolument rien à ce qui se disait sur le plateau. J’avais l’impression que tout le monde parlait dans une langue étrangère. J’étais perdue sur les échanges des uns et des autres alors qu’on est censé devoir tout comprendre et s’adapter très vite à la situation. J’étais très vite dépassée. Le côté technique du cinéma, la manière dont les caméras fonctionnent, comment on travaille la lumière, comment travaillent les costumiers… tout cela, je l’ai appris sur le tas.

C’est à force de faire des films que j’ai compris comment les choses se déroulaient. En somme, il y a deux types de débutants et on remarque très vite à quelle catégorie ils appartiennent.

Maëlle : Qu’aimerais-tu voir de nouveau dans ton métier de décoratrice ?

Laura : J’aimerais voir plus de parité. Aujourd’hui, je remarque qu’il y a encore des chefs de poste qui demandent explicitement à recruter des hommes et qui excluent les femmes.

Ce genre de pratique existe encore et cela me désole. Je connais tellement de femmes dans le métier que ce soit à la décoration, au poste de chef électricien ou de chef opérateur qui sont des personnes très physiques. Je suis moi-même assez physique, je peux soulever des charges lourdes.

J’aimerais qu’on fasse sauter les barrières de genre.

Maëlle : Quel est ton meilleur souvenir sur un projet ?

Laura : Mon meilleur souvenir est la chambre du roi Louis XIV car j’ai eu énormément de chance d’avoir pu suivre la construction de sa réplique. Nous n’étions pas à Versailles mais nous étions dans un château dans le Périgord, plus précisément dans la partie la plus dépouillée du lieu.

Il n’y avait quasiment rien, nous avons tout construit du sol au plafond. Des prestataires locaux dont des tapissiers ainsi que les Compagnons du Devoir qui sont des menuisiers et des ébénistes nous ont aidé. Mine de rien, je suis fière d’avoir coordonné l’ensemble de ce travail et je suis contente du résultat que cela a donné à l’écran.

On se croirait presque au château de Versailles. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de participer à un projet qui a autant d’impact visuel.

Maëlle : Combien de temps a duré la reconstruction de cette chambre ?

Laura : Je ne me souviens plus exactement mais je dirais un mois ou un mois et demi en allant très vite.

Maëlle : Quel est l’impact de ce métier sur l’environnement ? je suppose qu’il y a énormément de gâchis ?

Laura : Oui, d’ailleurs cela fait quelques années que je vois de plus en plus d’organismes de recyclerie qui émergent. On peut y déposer des choses qui étaient normalement destinées à la poubelle afin qu’elles retrouvent une seconde vie auprès de particuliers.

Je trouve que ce sont de très bonnes initiatives. Dernièrement, j’ai visité l’Association des Chefs Décorateurs (ADC) qui sensibilise beaucoup à l’écoconception par le recyclage des feuilles de décors. Les feuilles de décors sont utilisées pour les panneaux verticaux qui servent de support pour n’importe quel décor de studio. On recycle pour ne pas avoir à acheter tout le temps du bois et vu que cela se repeint, c’est facile à réutiliser.

L’ADC a aussi mené des actions de sensibilisation autour des peintures écologiques. Concernant les solvants écologiques, je ne pense pas qu’il en existe. Néanmoins, il existe des produits secondaires qui sont moins nocifs pour l’environnement. Ce genre de pratiques commence à se répandre et c’est une bonne chose.

Maëlle : As-tu des noms d’associations qui opèrent dans ce domaine ?

Laura : Je pense tout d’abord à la Ressourcerie qui récupère du mobilier, des vêtements, des éléments de décor et autres. Entre décorateurs, on se refile le tuyau. Dès qu’un décorateur place un objet à la Ressourcerie, il en parle autour de lui au cas où cela pourrait intéresser quelqu’un d’autre pour un projet spécifique.

Il y a de tout, des morceaux de verres comme des gros matériau de construction comme des carreaux, du ciment etc.

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