Mandjou HEAS / Cheffe monteuse

« Mandjou est cheffe monteuse et cadreuse au sein de la société de production “VISIGO” (Agence de Communication Audiovisuelle qui imagine des concepts de films pour les entreprises). Elle nous donne des conseils pour débuter dans le montage. »

21/03/2019

Maëlle : Bonjour Mandjou, quel est pour vous l’aspect le plus difficile du montage ?

Mandjou : Le plus complexe, à mon sens, est de s’imprégner du projet. Comprendre ce que notre client ou réalisateur à en tête et réussir à s’immerger complètement dans le sujet, pouvoir lui proposer des alternatives, une autre tournure au film qui nous semble coller au mieux à l’histoire et aux personnages. Le montage est, à mon sens, une deuxième écriture du scénario. Tout est encore possible, tout évolue jusqu’au rendu final.

Maëlle : Quel conseil donneriez-vous à une plus jeune version de vous-même qui débute dans le montage

Mandjou : Fis toi à ton instinct ! Le montage est un métier instinctif, qui vient des tripes. La construction de l’histoire t’apparaîtra clairement et tu n’auras plus qu’à la suivre. Aie confiance en tes personnages pour te guider dans ta narration, sois attentive.f au rythme propre des images et sublime-les.

Maëlle : Quelle est l’erreur la plus classique que vous avez vu chez les monteurs débutants ?

Mandjou : L’erreur la plus classique que j’ai pu observer : coller des images entre elles et une musique par-dessus. Beaucoup de jeunes monteurs pensent que le montage est un exercice simple et qui ne mérite pas d’y accorder du temps. Les images parlent d’elles-mêmes, elles ont un rythme propre qui a été pensé en amont par le réalisateur. Il faut savoir les écouter et les faire vivre. Parfois, le montage permet une véritable réécriture du rythme, de certains aspects de l’histoire ; le travail du monteur est essentiel à la finalité du film. De magnifiques images montées par un monteur inattentif ne donneront pas un beau film, seulement un film "magnifique, mais… ".