Senda BONNET / Directrice de la photographie

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Senda BONNET

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Directrice de la photographie

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« Comment traduit-on ce concept visuellement ? Que ressent le personnage dans cette scène ? Quel est le point de vue ? Enfin, que veut-on que le spectateur ressente ?

Les réponses à ces questions permettent d’avoir tous les outils, que sont les mouvements de caméra, la lumière et enfin, l’étalonnage et les couleurs. »

Senda, directrice de la photographie aux États-Unis, a d’abord débuté dans ce domaine en France.

Elle évoque les particularités de sa profession et les divergences qui peuvent exister entre les deux pays précédemment cités. Surtout, elle partage son expérience de travailler dans le milieu du cinéma, en tant que femme et mère.

Je l’ai rencontré.

Maëlle VABRE : Senda, tu es directrice de la photographie, en quoi consiste ton métier ?

Senda : En tant que directeur de la photographie, on est responsable de toute la partie visuelle d’un film.

Tout l’enjeu est de parvenir à traduire le scénario écrit que l’on a en main de manière visuelle, sur des décors ou dans des studios. Par « traduire », j’entends le fait de transposer l’histoire et de traduire des émotions visuellement à l’écran.

M.V : Sur quels types de projets travailles-tu ?

Senda : Je travaille sur différentes sortes de projets. Je m’occupe principalement de longs-métrages, mais je fais également des documentaires et des publicités.

M.V : Depuis combien de temps travailles-tu en tant que directrice de la photographie ?

Senda : Cela fait un bout de temps, je dirais une dizaine d’années. J’ai commencé en tant qu’assistante caméra en sortant de l’école pendant quelques années, puis j’ai été sur du documentaire et enfin j’ai exercé la profession de cheffe opératrice.

Plus précisément, c’est à mon arrivée au États-Unis, il y a 5 ans de cela, que j’ai sauté le pas pour devenir cheffe opératrice à plein temps.

M.V : Pourquoi t’es-tu rendue aux États-Unis pour exercer ce métier ?

Senda : Pour tout dire, j’apprécie ce pays depuis un moment. Durant ma scolarité, j’avais fait un stage de 3 mois chez Panavision, à l’occasion duquel j’ai été envoyée aux États-Unis. J’ai eu un gros coup de cœur pour ce pays, d’autant plus que j’ai toujours aimé les films américains. Ce qui s’est surtout passé, c’est que j’ai fait un film aux États-Unis, qui a été tourné en Utah, avec Marie-Hélène ROUX, une amie réalisatrice. À  cette occasion, j’ai rencontré quelqu’un sur le plateau, qui est devenu mon mari par la suite.

Ce fut en quelque sorte l’élément déclencheur, car je me suis dit :  « Maintenant, je prends une décision ferme, je pars pour de bon de la France et je m’installe là-bas. » De là, j’ai  recommencé à zéro toute ma carrière à Los Angeles, ville où habitait mon mari.

M.V : Est-ce que tu as pu constater des différences dans ta manière de travailler selon que les projets soient français ou américains ? 

Senda : Oui, il y a des différences. En France, on retrouve le même genre de projets sur tout le spectre du cinéma. Par contre, il y a un certain niveau de professionnalisme et un niveau cinéma en France. A l’inverse, ici, il y a tellement de choses, tellement de gens, tellement de films qui se tournent… Parfois les budgets sont si importants et la diversité des personnes travaillant dans ce milieu est si large que l’on peut obtenir des films énormes des gros studios et de tous petits films.

50 % des projets sont des tous petits projets, mais il y en a énormément. Donc les personnes travaillent avec de bouts de ficelle. Quand j’y réfléchis, je pensais que le cinéma français était très souvent artisanal, or quand je suis arrivée ici, je me suis aperçue que c’était pareil, et même parfois encore plus.

Seulement, aux États-Unis, tu as tout un spectre possible de projets. Et puis, il y a aussi une manière différente de travailler, notamment à l’image. Pour ma part, je travaille avec une équipe comprenant un assistant caméra qui s’occupe de tout le matériel caméra et de faire le point, un chef électro qui se charge de la lumière et enfin le chef machino qui se consacre principalement aux supports caméra, à la lumière et à toute la sécurité sur le plateau. Ici, les rôles sont séparés différemment.

Le chef électro s’occupe uniquement de tout ce qui relève du branchage de projecteurs et de leur réglages. Quant aux machinos, ils prennent soin de mettre des drapeaux pour couper la lumière, ils mettent les toiles qui diffusent la lumière, alors qu’en France, c’est plutôt le département électricité qui se charge de cette tâche.

Les séparations sont donc quelque peu différentes, c’est pourquoi j’ai eu un petit temps d’adaptation en arrivant ici, mais qui s’est très bien passé. De toute manière, dans ce métier, il faut s’adapter à chaque fois à des nouvelles personnes, à des nouveaux décors, à des nouvelles histoires, donc cela ne pose pas de difficulté.

M.V : Sur quels critères te bases-tu pour accepter un projet ?

Senda : Le scénario et le réalisateur. J’ajouterais que j’aime également me montrer fidèle aux gens avec qui je travaille et qui m’ont fait confiance. Si un réalisateur, avec qui je travaille depuis longtemps, vient me solliciter pour un scénario, celui-ci deviendra ma priorité. En dehors de ça, c’est le scénario qui m’importe.

Pour aucun film je dirais : « je préfère travailler sur ce genre de films plutôt qu’un autre ». Selon moi, il peut y avoir de très bons films tant en matière de films d’horreur, qui est un super genre, que dans un western, ou encore dans un drame. Ce qui compte, c’est d’être en présence d’une histoire qui va me porter et qui va me faire ressentir des choses.

Si tu ne ressens rien face à un scénario, le cœur n’y est pas et donc tu ne peux pas réaliser correctement ton travail. Il faut ressentir les choses dès la première lecture du scénario, autrement il sera difficile de bien travailler et de prendre du plaisir dans ton activité.

M.V : Combien de temps passes-tu sur un projet ? Quelles sont les différentes étapes dans la conception d’un projet, du commencement à l’achèvement de ce dernier ?

Senda : J’interviens lorsque le scénario a été écrit. Il m’arrive même parfois, alors que le film n’est pas financé, d’avoir déjà le scénario en main. Je peux donc débuter assez tôt, tout en n’étant pas sûre que le film se fasse. Je suis une des premières personnes que la production va employer, car le reste de l’équipe sera employée après moi. Je m’occupe ainsi de la préparation du film, puis du tournage.

Ensuite, je m’arrête au moment du montage et je reprends le film à l’étalonnage. En effet, une fois que le film est monté, on l’étalonne. Il s’agit de la touche finale, qui s’opère après l’étape du son et qui a pour but de donner un ton différent, un style à l’image, qu’on aura décidé avec le réalisateur.

M.V : Donc tu as un droit de regard sur tout le projet en réalité.

Senda : Oui. En réalité, cela dépend aussi de la relation qu’on a avec le réalisateur. Si le réalisateur choisit un projet, c’est que ce dernier lui tient à cœur. De ce fait, j’ai envie de savoir ce qui se passe et dire au réalisateur ce que j’en pense, tout en ayant pour lui un droit de regard final. J’apprécie donc particulièrement être présente du début à la fin.

M.V : C’est un travail de collaboration.

Senda : Exactement. C’est ça, c’est de la collaboration.

M.V : Lorsque l’on te soumet le scénario et que tu dois créer l’image derrière, comment t’inspires-tu ? Autrement dit, au moment de la préparation, de quelle manière dit-on au réalisateur « j’ai cette idée-là, on fonce » ?

Senda : Je vais lire le scénario plusieurs fois, une première fois pour assimiler l’histoire, ensuite cela devient plus technique, à savoir qu’on réfléchit par ressenti et par ce que l’on visualise. Donc bien sûr, je vais avoir des idées, qui divergeront parfois de celles du réalisateur, mais on propose. Selon moi, ce qui importe dans mon métier, c’est de proposer plein de choses, et puis on regarde si cela fonctionne ou non par rapport à ce que le réalisateur avait imaginé  auparavant. Concrètement, j’exprime mes idées, telles que le fait de : « commencer telle scène en forêt par un plan de drone et soudain on arrive sur un village ».

Je vais imaginer cela et le proposer au réalisateur, qui lui va dire « oui », « génial, super idée, j’achète ! » ou à l’inverse qui va répondre « non », « non, non, non, je ne l’ai pas du tout vu comme ça, je pense qu’il faut que l’on soit avec l’acteur, que l’on reste derrière lui et qu’on le suive au Steadicam ». Et puis, on s’adapte. Si je tiens vraiment à mon idée, j’essaie d’argumenter pour que ma proposition soit acceptée. Par ailleurs, il arrive que l’on prenne une direction complètement différente.

Mais, ce qui importe constamment d’après moi, c’est de se demander : « Qu’essaie-t-on de traduire dans cette scène ? » Chaque scène est un concept. Comment traduit-on ce concept visuellement ? Que ressent le personnage dans cette scène ? Quel est le point de vue ? Enfin, que veut-on que le spectateur ressente ? Les réponses à ces questions permettent d’avoir tous les outils, que sont les mouvements de caméra, la lumière et enfin, l’étalonnage et les couleurs.

M.V : Comment trouve-t-on son style en tant que directrice de la photographie ? Et avant tout, possède-t-on un style ?

Senda : Je ne sais pas si on a un style. J’ai envie de dire qu’on n’en a pas. Pour moi, Sven Nykvist, qui était chef opérateur de Bergman, est un des meilleurs chefs opérateurs, suivi aujourd’hui de Rodger Deakins. Eux disaient qu’ils n’avaient pas de style, qu’ils s’adaptent à chaque film. Précédemment, j’expliquais que chaque scène est un concept, en réalité chaque film l’est aussi. Il en découle qu’il est impossible d’appliquer un même style à une histoire différente à chaque fois, car cela n’aura pas de sens.

Il faut donc s’adapter à l’histoire et au réalisateur continuellement. En revanche, cela n’empêche pas qu’un réalisateur que tu ne connais pas t’approche après avoir vu un de tes films, qu’il le trouve super et qu’il dise : « je veux un peu de ce style-là pour mon film ». Il arrive fréquemment que tu sois choisi pour ce que tu as fait auparavant et cela peut aussi fonctionner de cette manière. D’autre part, il y a des choses qu’on aime, donc cela peut faire partie d’un style.

De mon côté, j’aurais du mal à définir mon style. Il y a évidemment des choses que j’aime et d’autres moins. En fait, je préférerais ne pas avoir de style pour m’adapter au scénario de chaque nouveau film.

M.V : Est-ce que tu as ton propre matériel ou comment cela se passe-t-il ? Comment se fournit-on en matériel ?

Senda : Quand j’étais en France, je n’avais pas du tout de matériel. Alors qu’ici, la culture est un peu différente, car les gens travaillent avec leur propre matériel dès le départ. Je dirais qu’en France, il n’est pas nécessaire de s’acheter une caméra.

A la place, on se rend chez des loueurs, on choisit un package caméra avec le réalisateur, on le propose à la production, puis la production va louer ce matériel chez les loueurs, qui s’occupent très bien de cela. Aux États-Unis, c’est un peu différent, les gens aiment bien avoir, par exemple, leur série d’objectifs, leur tête pour faire des mouvements de caméra, ou encore leur propre caméra. En plus, ici, on a investi un peu de matériel, ce qui me permets d’avoir des séries d’objectifs, des caméras, ainsi que des supports caméra. Par contre, le chemin est long avant d’avoir énormément de matériel.

Ce n’est pas nécessairement le but non plus, mais il est toujours intéressant d’avoir ses petits outils à soi.

M.V : Diriges-tu une équipe ? Si oui, combien êtes-vous ?

Senda : Tout dépend du film. Sur des gros films, nous pouvons être une centaine de personnes. Sur des plus petits films, il peut y avoir 3 personnes à la caméra, 3 personnes à la lumière et 3 personnes à la machinerie ; l’équipe sera donc composée d’une dizaine de personnes.

Mais, parfois, on peut se retrouver avec une équipe de seulement 3 personnes : cela dépend vraiment des demandes et du budget du film. 

M.V : Est-ce toi qui choisis les membres de l’équipe ?

Senda : Oui, c’est moi qui choisis l’équipe. Ce qui est bien, c’est qu’en restant souvent au même endroit, par exemple en France, notre équipe continue de nous suivre depuis un bon nombre de films, c’est assez loyal. En arrivant aux États-Unis, j’ai dû refaire toute mon équipe à Los Angeles.

Comme je ne connaissais personne, cela m’a pris 3-4 ans avant de trouver des personnes en qui j’allais avoir confiance et avec qui cela fonctionnerait. Puis, quand on va à l’étranger, il faut une nouvelle fois choisir une autre équipe. Il faut donc s’adapter. Dans tous les cas, je choisis effectivement l’équipe. A savoir qu’il est important d’avoir une équipe avec qui l’on s’entend bien puisque l’on va partager un mois ou plus ensemble.

Ce sont des conditions qui peuvent s’avérer dures, d’autant plus que les journées sont longues, allant parfois jusqu’à 12 heures, durant lesquelles on te demande de nombreuses choses et l’environnement peut s’avérer stressant. Il importe donc d’être bon dans ce que l’on fait et de garder une bonne attitude.

M.V : Quelles sont les nouveautés que tu aimerais voir apparaître dans ton métier ? Il peut s’agir de tes conditions de travail, par exemple.

Senda : Dans la mesure où j’ai une petite fille de deux ans et demi, j’ai pu constater que ce n’est pas toujours facile d’être mère tout en exerçant dans le cinéma.

C’est pourquoi j’aimerais bien que les mères puissent obtenir de meilleures conditions de travail. Par exemple, lorsqu’on part à l’étranger en tournage, il serait opportun d’avoir une nounou qui soit à disposition aux femmes de l’équipe ayant des enfants, ce qui permettrait de concilier la vie de famille avec le tournage.

Cette solution est mise en place individuellement, par ci, par là, mais l’étendre ne serait pas de refus, car nous  voyageons de plus en plus et nous avons de grosses journées. Il est donc vrai que mêler la vie de famille et ce métier n’est pas toujours évident.

M.V : Quel est ton meilleur souvenir sur un projet ? 

Senda : J’en ai plein, mais un souvenir me vient particulièrement en tête. Cela concerne un court-métrage que j’avais réalisé avec une amie réalisatrice, Julie VOISIN. D’ailleurs, il s’agit du premier film que l’on a fait ensemble. Nous avions de très grosses journées, on courait un peu partout. Le tout dernier plan du film, nous l’avions volé parce qu’on n’avait pas d’autorisation. A la fin de la journée, nous sommes montées au sommet de l’Arc de triomphe et nous coordonnions avec un énorme bus, dans lequel des personnes faisaient la fête. Le bus passait sur la place, avant de prendre la direction des Champs-Élysées.

Nous étions donc toutes les deux en haut de l’Arc de triomphe, nous étions complètement essoufflées et j’avais seulement une caméra accrochée aux rambardes que je tenais pour plus de stabilité. D’un seul coup, mon amie me dit : « OK, allez, vas-y le bus ». Nous étions que toutes les deux, nous n’avions qu’un simple portable, alors qu’en temps normal, on procède avec une équipe. Pourtant, le plan était parfait : j’avais tilt up sur le ciel, puis on apercevait le bus qui part.

Nous réalisions que nous avions notre plan et, alors que nous avions tant enduré toute la journée, nous nous sommes soudainement serrées dans les bras et nous pleurions de joie. Nous étions heureuses d’avoir réussi ce plan alors que nous avions juste « one shot » pour le faire. Nous sommes parvenues à ce résultat avec des bouts de ficelle et ce fut super.

Il y a des moments magiques comme celui-ci qui restent.

M.V : Quel est le risque de tourner sans autorisation ?

Senda : Le risque est que tout s’arrête, que la police vienne et nous interdise de continuer. Autrement dit, tu n’as pas ton plan et il faut que tu réfléchisses à une autre manière de faire. C’est compliqué. Il est vrai que lorsque tu as des occasions comme celle de se rendre sur l’Arc de triomphe qui se présente, cela peut coûter très cher. Avec un budget peu important, il faut s’arranger, en procédant à la « pirate style ». Dans l’hypothèse où tu n’as pas d’autorisation, tu risques également d’avoir une importante amende.

En fait, cela dépend du niveau du tournage. Si vous êtes seulement 2-3 personnes avec un pied, les policiers peuvent se montrer indulgents.

M.V : Imaginons que je tourne un plan dans un lieu où j’ai besoin d’une autorisation et que je mette ce plan dans un court-métrage qui paraîtra dans un festival, je ne risque rien ?

Senda : Non, tu ne risques rien. La seule hypothèse où tu risques quelque chose, c’est celle où tu filmerais un bâtiment pour lequel il s’applique des droits. Il est obligatoire de payer des droits à l’artiste qui a créé le bâtiment. Par exemple, si tu filmes la tour Eiffel et qu’elle clignote, il faudra que tu paies les droits de cette installation.

Dans le cas où ces images paraîtraient dans un festival, tu pourrais avoir des problèmes et être condamné à payer une amende.

M.V : Est-ce que tu as un échec favori ?

Senda : A vrai dire, je trouve que tous les échecs sont bons dans un sens car cela permet d’apprendre de ses erreurs. Et avec les films, bien qu’il y a constamment des moments d’échec, ce n’est pas pour autant des défaites. Forcément tu vas faire des erreurs, tu vas rencontrer des difficultés ou il y aura des événements qui vont se produire et que tu n’aurais pu prévoir.

Il est humain de se tromper et on apprend toujours de ses échecs, cela fait avancer. Finalement, c’est important de rencontrer des échecs pour pouvoir avancer et s’élever. Si tu ne te trompes jamais, tu resteras toujours au même niveau.

Il faut donc voir cela comme un moyen de progresser.

M.V : Quelle est la suite pour toi au niveau des projets ? 

Senda : Je suis en train de préparer un film qui se déroulera en Afrique, au Ghana, sur la vie du Dr Denis MUKWEGE, qui répare les femmes victimes de viol ou de mutilation en République Démocratique du Congo.

Nous irons tourner cela au Ghana et pour ce faire, nous allons refaire l’hôpital de Panzi, là où il travaille. L’histoire est donc basée sur la vie de ce docteur qui exerce encore aujourd’hui dans cet hôpital, à Panzi, et qui est toujours en danger.

Ces crimes de guerre sont encore d’actualité, hélas. Nous tournerons ce long-métrage de fiction au mois de septembre. C’est un gros film, c’est pourquoi, avec Marie-Hélène ROUX, nous allons travailler sur les préparatifs tout le mois d’août, puis nous irons sur les lieux jusqu’à fin novembre.

M.V : Madame ROUX est la personne qui réalise le film ?

Senda : Exactement, elle va réaliser le film.

M.V : Super ! Merci beaucoup Senda.

Senda : Avec plaisir, Maëlle !

 

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